LOUISE • enjoy the silence, done.

♦ open your eyes, you are alone.

Le vent commençait à se lever lorsque le réveil valsa tout à trac contre la porte d’une chambre fermée. Bras droit ballant le long du lit deux personnes, la jeune brunette soupirait encore en entendant le radio réveil parler de la météo pluvieuse de Los Angeles. Non pas qu’elle aimait la pluie, mais ces derniers temps elle sentait que quelques choses d’importants, d’inattendu allez se produire. Repoussant les couvertures aux bords du lit, Louise se redressa et passa une main dans ses cheveux tout en regardant l’heure qu’affichait le réveil qui jonchait encore sur le planché vernis en bois. 7H30. Rien de tel pour commencer la matinée qu’une bonne douche suivit d’un café bien fort. Elle essayait de se convaincre que la journée d’aujourd’hui serait tout aussi bonne que la précédente. Depuis qu’elle avait quittée sa ville natale et donc le foyer familial, la famille Black-Irving avait subit quelques petits changements dont un divorce, la perte d’un frère à la guerre, et une frangine partit en Europe assurée ses envies et sa passion pour le domaine de la mode. Fantasque ainée, défunt grand frère et cadette sauvage. Oui, Louise était ce qu’on pouvait appeler une indomptable jeune femme n’en faisant qu’à sa tête. Cette dernière se présentait plutôt pas mal d’ailleurs lorsqu’elle constata dans le miroir que ces yeux azuréens demeuraient tout de même cernés. Elle ne dormait pas assez, mais elle devait bosser pour payer les factures de fin de mois. Une fois habillée et préparée, l’américaine quitta son domicile et se mit en route vers son lieu de travail qui lui prendrait un peu moins d’une heure. « Louise ! Attend moi une seconde ! ». Cette voix retentit dès lors à son oreille, une intonation familière qu’elle connaissait sur le bout des doigts depuis plus de trois années. Se retournant derechef, la brune esquissa un sourire à sa collègue de boulot. Cette dernière trottinait d’un pas pressant en sa direction et reprit. « Mon dieu ! Tu es en avance que va-t-il t’arriver aujourd’hui ma belle ? ». La concernée secoua la tête d’un air amusé et ironique. « Le ciel va me tomber sur la tête, c’est tout ! ». Rigolant dans un élan similaire les deux jeunes femmes pénétrèrent d’un pas tranquille dans l’enceinte du cinéma où se déroulait une énième réunion concernant un scripte. A peine entrée, un jeune homme lui sauta dessus en paroles. « Lou, ma chérie tu as reçu un appel personnel important ! ». Fronçant alors les sourcils d’un air interrogateur, la mystérieuse secoua négativement son visage pour montrer qu’elle ne saisissait pas la portée du message de son émissaire. « Qui étais-ce ? ». « Ta sœur ma chérie, d’ailleurs elle t’attend dans le bureau de la direction. ». Son interlocuteur la toisait d’un air peiné pour elle, mais Louise ne comprenait toujours pas. Signant alors un papier que lui tendait un énième employé, elle partit tout de suite à l’étage et respira un énorme coup avant de pousser la porte de la vaste salle.

Revoir sa sœur était un dilemme aussi facétieux que le tour du monde, mais bon autant faire avec - elles ne se voyaient pas souvent -. Elle ouvrit la porte, et comme lui avait dit son collègue sa sœur ainée était bien là, les larmes aux yeux. Elle semblait déconfite et peu sur d’elle, elle qui de coutume demeurait souriante et ambitieuse. Sa brune de sœur s’avança vers elle, la prit dans ses bras et sanglota quelques instants. « Elisa tu veux bien m’expliquer ce qu’il t’arrive ? Je suis perdue là. ». Mettant les mains sur épaules de sa cadette, la dénommée Elisa lui conseilla de s’asseoir - ce qu’elle ne fit pas bien entendu - et la rebelle de la famille s’appuya sur le bureau qui trônait au milieu de la pièce. « Ecoute je sais que nous avons pas toujours été … ». « Si tu en venais au fait ? ». Elle perdait patience, puis croisa les bras sur sa poitrine. « Maman est décédée la nuit dernière … ». Visage tourné vers la fenêtre de la pièce, Louise sentit son cœur se serrer. Elle s’en voulait de ne pas avoir été présente lors de ces dernières années de vie, et depuis les deux femmes ne c’étaient plus adressées la moindre parole. Les yeux présentement empli d’eau, brillant désormais, Louise se surprit à se fermer sur elle-même et à garder le silence malgré des sanglots qui la trahissait intérieurement. Sa sœur en revanche ne fut pas dupe, et vint la prendre dans ses bras. « Ne t’en veux pas Louise, tu sais combien elle t’aimait alors ne t’accable pas de cela. ». Un silence de plus se fit entendre de la part de la brune. Se reculant quelques peu, Elisa reprit doucement. « J’aimerai si tu veux bien que tu ailles rendre visite à papa, il a besoin de soutien. J’ai tentée de lui parler mais cela s’est soldé par un échec. Et comme vous avez une bonne entente, j’ai pensée que … ». Hochant instinctivement la tête d’un avis mélioratif, la jeune silencieuse répondit. « Oui ne t’en fais je vais allez le voir. ». Suite à cette dernière phrase, Louise ne s’attendait pas à rester deux ans dans la ville où vivez son père, un coin perdu dans l’espace du désert. Depuis les choses ont changés. Il y a eu de bonnes - comme de mauvaises - rencontres, des évènements surprenants, mais aussi des déchéances. Deux choses la retiennent ici désormais : sa relation avec son petit ami Grant et la culpabilité de laisser son paternel seul - puisqu’elle s’en veut de la mort de sa mère -.

♦ i can't stop lovin' you, but sorry.

Assise sur les marches du perron du logement familial de son paternel, la douce américaine écoutait tout simplement la musique que diffusait son Ipod. Ecouteurs dans les oreilles, la brune bougeait son visage au rythme de la chanson, tranquillement sans contrainte puisqu’elle ne travaillait pas aujourd’hui. Un jour quel réservait d’habitude à Grant, et qu’elle appréciait grandement, mais ce dernier était en mission aujourd’hui. Un domaine qui mettait la jeune femme en colère, la raison primaire étant certainement la mort de son frangin à la guerre. L’armée avait régit la plupart des membres de sa famille et cela Louise avait du mal à l’accepter. La température était clémente et les rayons du soleil réchauffaient son corps qui frissonnait légèrement. Bras serrés contre son corps, la Black-Irving observait l’allée et venue des habitants comme si de rien était pour passer le temps. Son père présent à l’intérieur de la cuisine se préparait un énième café tout en lui demandant si elle en désirait un à son tour. Hochant le visage d’un signe favorable, Louise esquissa un maigre sourire puis reporta son attention sur le centre de la rue. Une activité qui finit par la lasser plus vite que prévue, donc elle se releva et rejoint son lieutenant de père dans la pièce où autrefois sa mère était « reine ». « Alors que vas-tu faire aujourd’hui ? ». Elle secoua la tête d’un air nonchalant et répliqua sur un ton neutre et clair. « Je vais surement allez faire un tour en ville, un truc comme ça. ». Elle avait pour habitude de trainer en ville ou bien au parc en compagnie de sa boule de poil grise et blanche qu’elle avait adoptée tout récemment ou encore en compagnie de son petit ami ou encore de ses quelques amis, des amitiés qu’on pouvait compter sur le bout de ces dix doigts. Toussant légèrement, un point douloureux se fit sentir au niveau de sa poitrine. Elle se souvint alors qu’elle devait rappeler son médecin au sujet des médicaments qu’il lui avait prescrit, car il était impossible de les prendre sans revers de médaille. « Ca ne va toujours pas mieux cette fichue toux ?! ». L’interrogea le vieux ronchon. Buvant une gorgée de son café chaud, la libraire haussa les épaules d’un naturel déconcertant comme si cela avait peu d’importance. Après tout elle n’en faisait toujours qu’à sa tête lors de ce genre de situation. « Rien de bien grave, un rhume passager rien plus, papa ne t’inquiète pas. ». Positionnant son regard verdoyant sur sa montre, elle embrassa son père sur la joue, pris son sac au passage qu’elle plaça sur son épaule et répliqua. « Je dois te laisser je dois passer en ville ! ». « Attention sur le chemin ma fille ! ». « Mais oui ! ». Elle rigola en fermant la porte derrière elle, et prit la direction de la ville afin d’allez chercher le cadeau d’anniversaire de Grant. Son idée n’était pas des plus originales mais elle avait arrêtée son choix sur une gourmette en argent, en espérant que cela lui plaise.

Elle était sur le pas de la porte, lorsque son cellulaire se mit à vibrer pour la deuxième fois. En toisant le cadran du téléphone, elle avait complètement oubliée de rappeler son médecin. Au moins il était sympa de la rappeler, après c’était une connaissance de la famille, enfin bon. Au bout de quelques minutes de conversation, un silence inattendu se fit entendre de la part de la brunette. Il y avait de quoi bien qu’il y est toujours pire sur terre. En effet, elle venait d’apprendre qu’elle est atteinte d’une maladie de cœur qui pouvait lui couter la vie, si elle ne faisait pas attention à elle. Tout semblait s’effondrer autour d’elle. Elle garda le silence et mit fin à la conversation téléphonique puis s’installa sur le canapé du salon, genoux contre elle, tête posée sur ceux-ci. Un peu plus tard, la porte principale de l’appartement s’ouvrit sur un jeune homme dont l’identité répondait à la présence du jeune Caldwell. Ce dernier s’avança alors vers Louise, et en voyant son visage fermé et mélancolique la pris dans ses bras. « Qu’est ce qui se passe ? ». Elle secoua la tête négativement pour lui soutenir que tout allez bien, et poursuivit en lui disant que cela n’était ni plus ni moins qu’un coup de fatigue. « La fatigue c’est tout. ». Elle le serra contre elle et l’embrassa dans le cou tout en humant son parfum. Elle se recula et tenta de sourire. Elle savait éperdument que Grant n’était pas dupe de son manège, il la connaissait trop bien pour ça. « Bon anniversaire monsieur Caldwell ! ». Elle émit une légère rigolade tout en l'embrassant et lui tendit le paquet qu’elle avait été cherchée un peu tôt dans la journée ; mais fronça les sourcils lorsqu’à son tour le brun lui montra un écrin noir. Elle comprit alors tout de suite où voulait en venir sa moitié, celle pour qui elle aurait tout donnée. En revanche, elle ne pouvait pas lui imposer un avenir cour voir complètement flou. Il mérité bien mieux, une liberté comme tout le monde ou presque. Déposant, une main sur celle de Grant, Louise respira doucement. Un poids énorme lui écraser la conscience et son cœur qui demeurait désormais en sursit, en suspend en d’autres termes. « Je ne veux pas que tu … ». Une larme coula le long de sa joue et elle reprit. « Toi et moi ce n’est plus possible, je t’aime mais … ». L’incompréhension régnait dans le regard du son petit ami, et il en avait le droit. « Louise mais de quoi tu parles ?! Tu as conscience de ce que tu dis ! Tu as un changement de comportement tout à coup là. Tu me caches quelques choses ?! Je te connais ! ». Depuis cette discussion, Louise évite le plus possible Grant mais c’est une difficulté grandissante pour elle de lui mentir et de l'éviter, craquer semble le terme approprier à la situation actuellement de son esprit.