Carter ▬ who's this fucking guy named God ?!

CARTER OWEN JOHN ARCHIBALD.

© DIRTYSOUL

« On dit souvent que le temps guérit toutes les blessures. Je ne suis pas d'accord. Les blessures demeurent intactes. Avec le temps, notre esprit, afin de mieux se protéger, recouvre ces blessures de bandages et la douleur diminue. Mais elle ne disparaît jamais... »

Rose Kennedy


On Reste Dieu merci à la merci d'un sacrifice.”

▬ NOM : Archibald ▬ PRÉNOM(S) : Carter Owen John ▬ AGE : Trente-cinq ans ▬ LIEU DE NAISSANCE : Portland (Washington) ▬ NATIONALITÉ : Américaine ▬ STATUT : Marié à Nash Archibald ▬ MÉTIER ET/OU OCCUPATION(S) : Major affecté à Fifth Grace, à charge du commandement de l'Unité Spéciale.

▬ CARACTÈRE : Volontaire Indépendant Créatif Caractériel Organisé Réfléchi Fiable Loyal Drôle Sociable Joueur Rigoureux Déterminé Persévérant Impatient Exigent Possessif Protecteur Dévoué Prévenant Surprenant Romantique quoi que ces derniers temps plutôt... Névrosé Nostalgique Secret Taciturne Un rien dépressif Colérique Sec Limite violent Cassant Impulsif Susceptible Auto destructeur.

▬ TICS ET TOCS :

• Carter est quelqu'un d'extrêmement consciencieux dans le cadre de son travail ; qu'importe ce qu'il ressent et ce qu'il pense, il a une faculté exceptionnelle pour se contrôler quand il en va de son devoir. On n'a jamais vu le Major seulement s'exaspérer, baisser les bras ou s'emporter en mission.
• Il y a une forte distinction entre ce que le commun des mortels perçoit et ce dont Nash peut se rendre compte cependant ; comme il s'efforce toujours de prendre sur lui, il est très difficile de percer tout ce qu'il ne dit pas, or nul ne le connaît mieux que sa femme, raison pour laquelle il n'essaie plus depuis longtemps de lui dissimuler quoi que ce soit.
• Il a une sainte horreur - et c'est le cas de dire - des prérogatives religieuses. Carter nie Dieu, et à plus forte raison l'Église, depuis qu'il est jeune, considérant qu'il n'a jamais rien fait qui eut valu tout ce par quoi il est passé. Ce n'en est que plus vrai depuis que son fils, Louis, a perdu la vie avant même d'avoir eu un an.
• Carter maîtrise tout aussi bien la bureaucratie que le terrain, son tempérament accessible et négociateur aidant. Il est quelqu'un qui s'accorde très facilement aux individus et susceptibles de compromis. Ce serait difficile d'avoir un différend avec lui ; soit il le règle immédiatement, soit il l'évince.
• Il a une crainte évidente de la solitude. Carter a besoin de ses proches, d'un certain soutien, même si ce n'est qu'une courtoise et élémentaire compagnie. La majeure partie du temps, il est accompagné ou en recherche. Ce n'est pas qu'il soit incapable de vivre et de s'en sortir seul, mais seulement qu'il retrouve le sentiment de son adolescence et nourrit l'angoisse d'avoir des réactions inconsidérées et stupides, comme avant.
• Il a une excellente mémoire, ainsi qu'un excellent sens de l'observation ; cela ne le rend que plus apte au tir, pour lequel il est extrêmement compétent. Avant toute chose, Carter se fie à ses yeux.
• Depuis quelques semaines, Carter a le sentiment de souffrir d'hallucinations où il voit son fils, Louis. Il n'en a encore parlé à personne... il refuse de se considérer comme un malade mental. Par conséquent, il justifie ses absences par des réflexions un peu trop affectées, promettant à chaque fois de demeurer un peu plus concentré.
• Avec un sang-froid redoutable, il est apte à gérer des situations de crise. En vérité, c'est même sous la pression que, en règle générale, il est le plus performant et le plus fiable. Toute l'unité peut absolument compter sur lui quand il s'agit d'agir rapidement, efficacement, avec une faible marge de manœuvres ou face à l'imprévu.
• Il s'octroie au moins une heure par jour pour lire. Plus qu'une distraction, c'est l'art qu'il considère comme le plus digne d'intérêts.

Est gaucher Conserve toujours son alliance sur lui, au doigt ou autour du cou Déteste faire le ménage Est, paradoxalement, très organisé A besoin que les choses soient à leur place Voue un véritable culte à Kurt Cobain, hérité de l'adolescence Est très porté sur la famille Exècre particulièrement la télévision Ne s'intéresse pas davantage aux technologies dans leur ensemble Détient près de cinq cents ouvrages de toute origine et toute époque Parle couramment anglais, allemand, italien et espagnol A toujours besoin d'être occupé Pratique différents sports à outrance S'entraîne très - trop - régulièrement au tir Dort excessivement peu Traîne dans la chambre de son fils des heures durant Aime désespérément sa femme.

▬ PSEUDO : K.ey ▬ AVATAR : Joshua Jackson ▬ OU AVEZ VOUS CONNU FG ? Sur Bazzart ▬ DOUBLE COMPTE ? Aucun ▬ AVIS OU COMMENTAIRE : J'apprécie tout spécialement le thème choisi pour le forum, légèrement pesant sans être pour autant oppressant. Mon inscription dépend cependant du personnage de Carter, je le reconnais.

D'une mort à credit, d'un préjugé né d'un préjudice. ”


« Be the change you want to see in the world. »

Alors même que Carter s'échappait enfin du rang, l'homme le saisit à l'épaule jusqu'à ce qu'il lui fit face. La confrontation laissa couler un silence lourd d'une froideur palpable. Les deux hommes se dévisageaient, l'officier réduisant le lieutenant Archibald à son légitime statut de subordonné respectueux. Pourtant, l'ambiance prit un tournant paradoxal lorsque l'esquisse d'un sourire naquit sur les lèvres de Carter. « Le temps où tu devais me remettre dans le rang est révolu, Callagher, dit-il en écartant la main du concerné d'un geste. Il faudra t'y faire, major. » Le dénommé Callagher, Neal de son prénom, lui rendit volontiers son sourire, non sans un appui un peu plus insistant quand il tapota son épaule où, Carter le nota, la feuille de chaîne d'or des majors avait été remplacés par une semblable, mais en argent cette fois. « Lieutenant-colonel ? observa Carter. Qui as-tu soudoyé pour un tel avancement ? l'interrogea-t-il alors dans le début d'un rire. » Le jeune lieutenant ne fût pas étonné que son ami, et supérieur, ne tint aucune rigueur de sa remarque ; ils se connaissaient si bien, et depuis si longtemps, que c'en était attendu. Pourtant, Carter se trompa dans le jugement qu'il se fit de Neal. « Probablement le même haut officier que toi... » Carter saisit l'enveloppe que, par là même, son interlocuteur lui tendit. S'il accorda un regard d'une vague suspiscion à son égard, le jeune homme finit par décacheter la lettre, qu'il déplia et lut avec précautions.

« En effet, le temps où je devais te faire garder le rang est révolu... capitaine. » Relevant la tête, Carter vissa un sourire éclatant à ses lèvres alors même qu'il prenait Neal dans ses bras. Les deux hommes s'étreignirent volontiers quelques secondes avant de recouvrir l'attitude froide et sereine de tout bon officier. « J'ai eu vent de tes coups d'éclats, Archibald, mais j'ignorais que cela te vaudrait ta seconde barrette, ricana Neal. Oublié le gamin ballotté de famille en famille... faut croire que tu as trouvé ta voie. » Incapable de transcrire sa satisfaction par un discours cohérent, Carter se contenta de le dévisager dans un sourire toujours plus affiché. Frisant l'indécence, il ne parvenait pas, comme lors de son passage de Second à Premier Lieutenant à réaliser tout à fait. Chaque étape, quelle qu'elle fût, était pour lui une victoire, une revanche, la preuve qu'il pouvait faire réussir quelque chose, qu'il avait un avenir, qu'il pouvait nourrir des projets et exercer ses ambitions. Neal ne le savait que trop bien pour être venu l'en prévenir bien avant même les voies administratives habituelles. Il était l'officier qui l'avait vu entrer dans l'armée, qui l'avait cadré, qui l'avait dompté, même, qui avait su trouver et exploiter le meilleur en l'adolescent difficile et presque socialement condamné qu'était alors Carter... celui-ci lui devait tout ; les deux hommes le savaient, il n'y avait, dès lors, rien à ajouter qui eut, en fin de compte, davantage terni l'éclat de ce succès plus qu'autre chose.

« ...until Death separates us. »

Ayant compris dès ses plus jeunes années que la solitude serait une amante récurrente, si ce n’est même la seule, Carter avait renoncé presque aussitôt aux rêves habituels que celui de fonder une famille ou de mener une vie tranquille. A force d’écumer les familles d’accueil, il avait cessé de croire que la stabilité lui était accessible et, d’ailleurs, il avait longtemps eu le sentiment qu’il n’avait rien mérité d’autre. Qu’il l’avait cherché. Personne n’avait tout à fait chercher à démentir. Certains avaient essayé. Aucun n’avait réussi. Ce qu’était une famille, il ne le saurait jamais.
Voilà pourquoi il était finalement le premier étonné d’être, dans un costume impeccable (et hors de prix, s‘acharnait-il à penser), sur le point de se marier. Lui. L’orphelin. Le paria. Le délinquant aussi. Le militaire depuis. Ce n’était pas qu’il eut vraiment cru n’être pas digne du bonheur… c’était simplement qu’il ne s’était jamais véritablement cru sensible à ce schéma idyllique. Sensible à la famille. Mais, en ayant manqué, il ne l’était qu’un peu plus.

Il réajustait sa cravate pour la sixième fois quand son meilleur ami, et témoin, pénétra dans la pièce. « Elle est horrible, lui fit-il remarquer. » Levant les yeux du dit objet pour les poser sur l’opportun, Carter émit une légère grimace. « Ne me dis pas ça le jour même de mon mariage… » Sentant la nervosité du fiancé, il n’insista pas. Il, c’était Adam, le capitaine Adam Davidson. Ils avaient fait l’Afghanistan ensemble ; ils en étaient revenus soudés comme s’ils s’étaient toujours connus. Personne, en dehors de celle qui allait devenir sa femme, ne le connaissait mieux qu’Adam.

S’approchant, le capitaine de l’US Army défit sa propre cravate et la tendit à Carter. « T’as vraiment aucun goût, lança-t-il narquoisement. Enfin… en dehors de Nash, bien sûr. » Si Carter n’avait pas spécialement réagi d’origine, il croisa le regard d’Adam jusqu’à sonder dans le fond de ses yeux le degré avec lequel celui-ci plaisantait. Nash était effectivement une femme exceptionnelle, et il refusa catégoriquement qu’Adam se permette une plaisanterie scabreuse à son sujet aujourd’hui. « Ce que tu peux être susceptible, Carter, nota l’autre, non sans une certaine satisfaction. Elle n’est pas si terrible que cela après tout… » Une nouvelle fois, Carter réprouva le propos d’un regard appuyé - qui devait, quelque part, tendre à un certain amusement. « Oh, quoi ? Se révolta ingénument Adam. Il faudrait savoir à la fin !… »

« God bless America. »

« Je ne veux pas en parler, se buta Carter en l’écartant vaguement d’un geste. » Quand il passa aux côtés de Nash, il réprima son besoin de la serrer contre lui. Il en mourrait d’envie, il aurait voulu, mais elle se bornait, plus encore que lui, à vouloir le défaire du châtiment pesant légitimement sur lui. « Carter, appela la jeune femme en le retenant doucement par le bras. » Sèchement, en revanche, celui-ci s’arracha à l’emprise et, se plantant devant elle, s’emporta soudainement : « Je ne veux pas en parler. Je ne veux pas en parler, je ne veux pas en parler ! » La cage thoracique de Carter se soulevait à une allure que, même au combat, il ne connaissait pas. « Je… va t’en, lâcha-t-il enfin, un élan de lassitude dans la voix. »

Il pénétra dans la cuisine d’une démarche furieuse, presque vindicative. Une fois n’était pas coutume, la colère le submergeait chaque fois que Nash essayait de lui parler. Elle ne comprenait pas. Ou refusait de comprendre. Peu importait au fond, car même sa compréhension n’aurait rien enlevé à ce qu’il avait fait ou, plutôt, à ce qu’il n’avait pas fait. Il se détestait intimement et s’était attendu avec un tel désespoir à ce qu’elle le déteste elle aussi qu’il ne parvenait plus à discerner le fond de raison et de passion dans l’attitude de sa femme.
Louis avait été (était ! Pensait-il) leur enfant. Elle l’avait porté, mis au monde. Et il ne comprenait pas qu’elle ne le détestât pas de n’avoir pas, par fatigue, répondu aux pleurs de leur fils. Et, aujourd’hui, il était mort. Cela faisait même des mois que Louis était mort, succombant à la mort subite du nourrisson. Mais Carter s’enfonçait chaque jour un peu plus dans sa profonde et maladive culpabilité qui, toujours, le rongeait.

« Carter, s’il te plait, l’implora Nash, de nouveau sur ses talons. » Appuyé sur le bord de l’évier, le Major - à ce jour responsable d’une des unités militaires les plus secrètes des États-Unis - demeurait le regard en direction de la rue, au travers de la fenêtre. Son silence de plomb la laissa sans la moindre répartie. Sans rien ajouter (parce qu’il n’y avait rien à ajouter), elle se glissa dans son dos et l’enlaça tendrement. Carter, quoi qu’un moment d’une fébrilité hostile, consentit à cette étreinte dont, il devait l’admettre, il avait besoin.

« Je suis désolé, lâcha-t-il quand lui fût revenu le calme - la lassitude et le désespoir. » Elle ne dit plus rien. Et lui non plus.

Merci beaucoup.
Et il se trouve que je viens de finir.